samedi 28 janvier 2012

UNE JOURNÉE AU MEXIQUE...


Le 25 janvier, Jean-Marc nous offre l’opportunité de nous joindre  au groupe d'Ange-Aimé qui a planifié  une incursion au Mexique. Il faut se lever tôt, le départ est à 7h.45.  Nous roulons sur la 281 tout le long du Rio Grande.






Nous stationnons les deux voitures côté Texas où deux amis d'Ange-Aimé viennent nous rejoindre. Nous formons maintenant un groupe de huit Gringos.


Money, Money...Por Favor!



Je sursaute, à l'agitation de casquettes à travers les barreaux du pont. Des Mexicains indigents(femmes ou enfants) passent de longues heures à attirer la pitié des touristes. 


PONT INTERNATIONAL(Progreso)


 
La traversée de la frontière en tant que piéton, te coûte 0.25¢ US...dans le tourniquet.


CÔTÉ MEXIQUE


NUEVO PROGRESO



Aie! C'est ça traverser au Mexique! Pourquoi autant de légendes urbaines et de contes de bonhomme "Sept heures" pour dissuader les nordiques un peu naïfs d'aller s'aventurer sur une terre aussi peu hospitalière? Je n'ai pas encore entendu siffler une balle! Le compagnon d'Ange-Aimé me ramène à la réalité en me faisant remarquer les marques des projectiles de mitraillettes laissées sur la rambarde de métal près de  nous...tirées par l'armée mexicaine sur  un groupe de  narco-trafiquants semblerait-il.

TRACES DE PROJECTILES


Pourquoi alors, venir risquer sa peau ici?

- Les uns disent que la vie elle-même, est un risque perpétuel...
- D'autres ajoutent: risquer sa peau pour sauver ses organes...Agrandissez cette image et vous aurez une idée du nombre de boutiques qui se chargeraient de vous "recrinquer".


-
 NOUS CHOISISSONS CES PROFESSIONNELS 


Ange-Aimé, frénétique, mais toujours farceur  attend son tour...

Sylvie nous prête un CB en nous invitant à commencer notre magasinage sur la rue principale en nous conseillant fortement de "bargainer" nos achats. Un peu déconcertés, ne voulant pas trop le laisser paraître, nous nous risquons...


A suivre...





...UNE JOURNÉE AU MEXIQUE (suite)

Première confrontation qui s'offre à nous en sortant de chez le dentiste...et il faut traverser cette rue...


Non, elles ne se touchent pas!
Nous commençons à magasiner. C'est très difficile de circuler. Les artisans se tiennent sur le bord des trottoirs...Il faut également surveiller où l'on pose le pied.


Wow la belle ceramique!


Les pharmaciens ont leurs crieurs sur la rue vous invitant à entrer; les dentistes affichent le prix des diverses interventions qu'ils peuvent vous faire dans la bouche et ils sont nombreux...les esthéticiennes vous sollicitent pour une manucure ou pédicure; reste à savoir si vous allez avoir de l'allure!










Faites votre choix, c'est pas cher!
C'est l'occasion de vous "recrinquer"




J'en ai trouvé plus loin mais mon bon ange m'a chuchoté:" Même si le prix est le quart de celui du Québec comment peux-tu être sûr du produit?


Quelqu'un m'a même raconté avoir acheté un paquet de "Viagra" 15$...une aubaine paraît-il. Quand il a ouvert l'emballage il n'y trouva qu'un comprimé.








Les dentistes paient des porteurs de pancartes sur les trottoirs pour vous inciter à profiter de leur bas prix. Comment résister à de telles aubaines?







Ah non! J'aurais dû traîner ma prescription!




Sylvie avait chaussé ses vieux souliers parce qu'ils étaient encore très confortables pour la marche.

Ce cireur les lui a rajeunis de quelques années! Pour deux dollars US!


















Oups! Excuse me sir! Des petits vendeurs à la sauvette s'enfilent entre les marcheurs à la recherche d'aubaines, 
en nous plantant une rame de petits bijoux sous le nez ...J'en ai failli renverser cet honnête travailleur.


ARTISAN JOAILLIER 


Le temps passe et la densité des chasseurs...d'aubaines a furieusement augmenté; ça commence à devenir insoutenable. Le CB de Sylvie se met à sonner..."Il est midi, rendez-vous au resto face au magasin "CANADA"
"OK!







Nous dînons dans un pub...








Nous allons maintenant compléter nos achats avec nos hôtes Sylvie et Jean-Marc.


Quelle richesse de coloris!


Julienne se paie un beau cadeau conseillée par Jean-Marc.




Il faut quitter maintenant et passer aux douanes...








Nous avions un bon garde-du-corps prêt à toute éventualité et l'on reviendra au camping sains et saufs en riant de bon coeur heureux de cette belle journée si pleine de surprise!




lundi 23 janvier 2012

RESACA DE LA PALMA


Le 19 janvier, nouvelle excursion avec Francine et Pierre à la Resaca de la Palma (Brownsville),  un State Park du Rio Grande. 
Commençons par dîner. Mon regard s'arrête sur des formes coniques creusées dans le sable meuble près de notre table...ce sont des pièges de fourmilions.




Le FORMILION, au stade de larve est enfoui au fond de ces cônes (2 pouces de diam. d'ouverture) attendant qu'une malheureuse proie (telle une fourmi) , dévale la pente du cône  et se rende au fond. La larve lui lance violemment du sable pour activer sa descente et finalement s'en saisit, lui insérant ses chélicères dans le corps.  Elle lui injecte un puissant dissolvant  pour liquéfier ses viscères, puis aspire le liquide ainsi produit comme nourriture.  


PIÈGE DE FOURMILION


LARVE DE FOURMILION(1.5 cm)



Le printemps venu, avec la végétation en plein essor, la larve enkystée dans un cocon se libère et prend son vol en adulte ayant la forme d'une libellule, surtout au vol.


Pour plus d'informations et même une vidéo, tapez le lien qui apparaît sous l'image suivante...Ou bien ouvrez Google et écrivez simplement: FOURMILION.    

FOURMILION ADULTE
http://www.insectes-net.fr

GEAI VERT


Malgré l'hiver (période ici où la végétation est au repos) nous avons pu observer quelques espèces d'oiseaux comme le Cardinal et le fameux Geai Vert.
À notre grande surprise un Tatou a défilé à plusieurs reprises très occupé à gratter le sol à la recherche de sa nourriture: insectes, larves et vers...)  J'é tatou énervé.


TATOU



Vue de face
Drôle de petit mammifère insectivore de près de 50 cm de long (sans la queue). Sa peau est  une sorte de carapace articulée en cuir. Il ne semble pas craindre les prédateurs (le coyote en serait un...) 

NATURALISTE BÉNÉVOLE


Vers 13.30 nous sommes pris en charge par un naturaliste qui nous amènera dans des sentiers pour nous informer sur la vie  animale et végétale dans ce coin subtropical du Rio Grande qu'il connaît très bien. Il répond avec aise à toutes nos questions.  Francine et Pierre se font un plaisir de nous servir d’interprètes.


Deux informations m'ont surpris particulièrement: a) un coléoptère (insecte à carapace) creuse un sillon en cercle autour d'une branche dans l'écorce et celle-ci se dessèche dans sa partie inférieure qui tombera au sol. Nous avons pu observer plusieurs de ces attaques. 
b) La présence d'ébène (ebony) que je croyais venir uniquement de régions tropicales comme l'Afrique.


Vagabond Gilles

lundi 16 janvier 2012

VISITE D'UN CIMETIÈRE MEXICAIN

Dimanche le 15 janvier, Francine nous suggère une visite assez spéciale pour occuper  notre journée. Hé oui, une visite au cimetière mais pas n'importe lequel cimetière...Un cimetière d'Hispanophones reclus en terre américaine...



Ces Mexicains d'origine, font profiter le paysage qu'ils acquièrent de leurs couleurs et de leurs convictions...


En lisant les pierres tombales et en prêtant attention aux structures imposées, nous apprenons beaucoup de choses: beaucoup sont morts en bas âges, d'autres en vétérans des guerres américaines.


Ce poupon a dû laisser un grand vide!

 Qui de nous penserait venir fêter avec l'être aimé et refleurir sa tombe régulièrement
.


 En général les épitaphes sont sobres et rudimentaires. D'autres sont de vrais tombeaux fortifiés (mais que les forces naturelles finiront par disloquer). Devant certains emplacements, il y en avait plusieurs, un drapeau américain soulignait le fait que ce disparu (souvent dans la vingtaine) avait donné sa vie pour son pays d'accueil.




 D'autres dénotent le haut rang du disparu et le bon goût des personnes endeuillées... 



Se peut-il que ce décor chaleureux autour de l'être aimé soit perçu par un être frustré dans la même société comme étant de l'opulence et provoque chez lui un mouvement de vandalisme (nous en avons remarqué quelques exemples déplorables sur le site). 


 Voilà la raison d'être de cette fortification autour d'un chaleureux refuge consacré aux bien-aimés disparus. 
LES BIEN-AIMÉS disparus

Nous n'avons pas parcouru tout le cimetière...Pendant notre courte visite, au moins 4 véhicules se sont présentés sur les lieux amenant des membres de différentes familles honorer leurs chers disparus avec des bouquets de fleurs en main.


N.B.; Avez-vous remarqué que les sépultures ne sont pas enfouies profondément dans le sol?
On semble creuser juste assez pour déposer le corps enseveli dans un cercueil peut-être ou dans des langes, puis recouvert de terre. Ensuite on égalise, on borde d'une bande de béton et on coule une "slabe" de béton par dessus et parfois on ajoute des tuiles de céramique. Pourquoi on ne creuse pas plus? La nappe phréatique est très proche de la surface; le niveau du Golfe du Mexique est supérieur au niveau des terres riveraines texanes. Toutes les constructions domiciliaires mêmes les plus riches évitent de faire des salages. Et en plus on évite de construire en hauteur à cause de la  force des vents dans cette immense région dont la topographie est plane à perte de vue.  

dimanche 8 janvier 2012

PORT DE BROWNSVILLE


 PIER 19 



Le 4 janvier 2012, belle journée tant souhaitée, direction: Port de Brownsville pour une croisière de trois heures (Fiesta Cruise) déjà réservée depuis une dizaine de jours. Nous roulons  sur la 100 puis traversons le Queen Isabella Memorial Bridge pour atteindre le KOA et derrière celui-ci trouvons le quai 19 faisant face au port de Brownsville au loin.


À BORD DU OSPREY



Ce port artificiel a été creusé dans un désert le long du golfe du Mexique...Le petit bateau baptisé OSPREY pouvant accueillir une trentaine de personnes, nous attend fièrement.


PÉLICAN BRUN



Un pélican brun monte la garde sur un pilier du quai. A titre d'information, il n'existe que deux variétés de pélicans en Amérique du Nord: le PÉLICAN BLANC et le PÉLICAN BRUN. 




Plusieurs autres de son espèce virevoltent au-dessus de nous et viennent se poser sur le quai voisin guettant une opportunité venant peut-être du bon coeur  d'un touriste enthousiaste. Vers 11 heures, le pilote du bateau signale l'embarquement; nous nous installons sur les banquettes à l'intérieur pour recevoir l'information en anglais sur la géographie des lieux. Puis on envahit le pont du navire afin de nous remplir les yeux et la caméra de ces images inédites...


Condos pour retraités 


 De chaque côté de la lagune de riches propriétaires ont acquis des propriétés pour y couler des jours de FARNIENTE dans un climat doucereux avec accès au golfe du Mexique tout près.  

Port de Brownsvile (au loin)


A l'horizon c'est le port de Brownsville. Ce canal de 17 milles de longueur aurait été creusé en plein désert pour accueillir l'eau du Golfe du Mexique et permettre la navigation dans un chenal  de 30 à 50 pieds de profondeur. Nous filons près de deux heures dans cette direction.
ATTENTION! réclame notre guide tout près des installations de récupération de métal, ici il vous faut remiser vos caméras. Le long de la berge de gros navires se font dépecer sous la torche dévoreuse des ouvriers. Les grues s'emparent des lourds panneaux d'acier et les empilent en tas. J'ai encore à l'esprit ce gros navire-hôpital de la marine américaine. Plus il avance dans sa cure d'amaigrissement plus il sort de l'eau(sa ligne de flottaison en fait foi).



Julienne à la proue
Beaucoup d'oiseaux aquatiques tels les mouettes, pélicans,sternes, cormorans...s'activent de chaque côté du chenal. Puis sans crier gare, un petit groupe de dauphins vient exécuter des cabrioles près du navire...impossible de les prendre en photo mais j'y arrive avec la caméra vidéo.


Ayant atteint la zone limite permise aux touristes, nous rebroussons chemin, nous rappelant tout ce qui peut être récupéré par cette industrie, paraît-il très florissante et connue mondialement. A vérifier sur internet...(récupération Browsville). Ils récupèrent le fer, le cuivre, le plomb le papier et même l'huile. Ils redonnent vie aux systèmes encore utiles comme les pompes, les hélices les moteurs de toutes sortes etc...et les remettent sur le marché. Chapeau pour ce bon exemple!


Crevettier en direction du golfe...



Sur notre chemin du retour vers notre port d'attache at Pier 19, nous croisons des crevettiers qui se dirigent vers le Golfe...Ils pourront se rendre jusqu'en Floride s'ils n'ont pas atteint leur quota . Ils prendront jusqu'à quelques mois laissant traîner leurs filets dans les endroits propices. Ils préparent les crustacés sur le bateau et les congèlent...prêts à la livraison dès leur retour.

BIRDING CENTRE, South Padre Island

Le 30 décembre 2011 nous partons pour South Padre Island avec Pierre et Francine visiter un centre nature. Arrêt d'abord au "Sea Turtle Inc".  Cet organisme sensibilisé sur les problèmes que subissent les tortues du golfe du Mexique recueille les tortues blessées parfois assez gravement que leur rapportent des bénévoles. La bâtisse contient plusieurs gros bassins d'eau de mer où sont gardés les pensionnaires recueillis jusqu'à réhabilitation. Ici, nous apercevons une tortue amputée de deux de ses pattes. Une préposée lui a fixé une attelle de métal pour lui permettre de corriger sa direction quand elle nage et lui permettre de regagner la surface à sa guise.




Excellent dîner chez Daddy's (seafood and cajun kitchen). Décidons maintenant d'aller visiter le SPI Birding & Nature Center. Nous cueillons d'abord beaucoup d'informations sur la vie animale et végétale des écosystèmes de la lagune dans la tour centrale de trois étages. Du haut de ce promontoire nous avons pu apprécié le long parcours du trottoir qui nous attendait...
Ce centre est situé entre la lagune Madre, peu profonde et le golfe du Mexique très turbulent.
Les oiseaux s'y arrêtent dans leur migration pour refaire leurs forces

La faune aviaire est très diversifiée: des colonies de mouettes rieuses et des sternes s'imposaient en premier plan puis de tous côtés à travers les longues graminées, des hérons solitaires montaient la garde guettant leur proie. Les aigrettes ne s'en laissaient pas imposer. J'ai eu de la difficulté à saisir l'image d'une Aigrette Neigeuse qui poursuivait de petits poissons en multipliant des pas de danse de ballet...elle se gavait littéralement...

AIGRETTE TRICOLORE

AIGRETTE NEIGEUSE
On dirait un Flamant ! C'est plutôt la Spatule Rosée qui trône au milieu des roseaux; on ne réussira pas à la photographier malheureusement.
PETIT MORILLON?

Des bancs de gros poissons s'imposent là où le cours d'eau s'élargit ; ils ne semblent pas craindre les prédateurs mais les provoquent plutôt en sautant hors de l'eau. Ce sont probablement les géniteurs des petits qui se tiennent en pouponnières, contributeurs de la chaîne alimentaire
LA GRANDE AIGRETTE

Après cette marche de plus de deux heures dans cette riche lagune, nous décidons de quitter. Francine, toujours en avance sur l'information, nous signale la présence d'un alligator en affût dans les roseaux. Ce discret gros prédateur laisse un sentier très révélateur de sa présence à travers les plantes aquatiques qu'il a foulées à maintes reprises.


Ce fut une journée bien remplie.


Vagabond Gilles